Un compte bancaire se retrouve parfois dans le rouge en raison d’une baisse de revenus, d’une mauvaise gestion des dépenses et d’imprévus. Cette situation peut coûter cher au client s’il ne fait pas attention aux dispositions de sa convention. En effet un découvert bancaire a un coût. À quoi correspond-il ?
Découvert bancaire : comment fonctionne-t-il ?
À l’ouverture d’un compte bancaire, la plupart des banques offrent à leurs clients une autorisation de découvert appelée facilité de caisse. Grâce à elle, le solde du compte peut passer en négatif pour une certaine somme et sur une durée déterminée. Le découvert n’est cependant pas un droit, mais un service accordé par la banque. Et comme tout service, le découvert autorisé demande une contrepartie. Ce service est proposé par la banque autant de fois que nécessaire du moment que l’établissement considère son client comme solvable et fidèle : domiciliation de revenus réguliers, possession de différents comptes au sein de l’établissement. Lorsque le solde négatif est autorisé, les conséquences ne sont pas significatives. Il suffit de consulter son contrat pour connaître le vrai coût du découvert bancaire sur son compte. En revanche, lorsque le découvert n’est pas permis, ou s’il dure trop longtemps, les pénalités peuvent être lourdes.
Quel est le prix d’un découvert autorisé ?
En cas de découvert bancaire autorisé, la banque prélèvera des agios en contrepartie, mais uniquement si on respecte le plafond et la durée d’utilisation définie dans le contrat. La durée et le montant du découvert autorisé varient selon les banques, mais généralement, on parle de 90 jours et 200 euros. Au-delà de ce montant, les banques sont tenues de faire une proposition de crédit à la consommation au client. Les agios ou intérêts débiteurs prennent deux formes distinctes selon les banques. D’une part, on a les agios forfaitaires représentant une somme forfaitaire fixe, facturée de manière équivalente, sans considération du montant ou de la durée du découvert. D’autre part, on a les agios proportionnels fixés selon le montant du découvert et de sa durée et qui appliquent le TAEG. Malgré tout, l’agio proportionnel ne peut dépasser le taux d’usure fixé par la Banque de France, qui était de 18,31% au 1er janvier 2024. Cela signifie que la banque ne peut facturer des intérêts débiteurs supérieurs à ce taux.
Dépassement de découvert autorisé : quel coût ?
En cas de découvert bancaire non autorisé, les pénalités sont susceptibles de coûter cher. La banque facture le dépassement de découvert autorisé à un taux bien supérieur à celui du découvert autorisé. De plus, chaque opération se présentant sur le compte donne lieu à des commissions d’intervention pouvant aller au-delà de 8 euros par opération ou de 80 euros par mois.
Il faut noter que chaque banque a sa propre politique concernant les découverts non autorisés. Si certains l’autorisent en échange de pénalités plus ou moins élevées, d’autres les rejettent systématiquement, ce qui entraîne des frais s’élevant à plusieurs centaines d’euros. Un découvert non autorisé à répétition risque de conduire le client à un fichage au Fichier central des chèques (FCC) et au Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP), pour une durée jusqu’à 5 ans.
Comment éviter de payer des frais de découvert ?
Lorsque le plafond du découvert autorisé est dépassé, non seulement on facture des agios et des commissions d’intervention au client, mais aussi d’autres frais relatifs aux opérations rejetées. L’application de ces frais est néanmoins réglementée. Les pouvoirs publics ont mis en place des plafonds sur chaque opération débitrice. Les frais de rejet de chèque d’un montant inférieur ou égal à 50 euros sont de 30 euros maximum. Pour les chèques de plus de 50 euros, le plafond est à 50 euros. Quant aux frais de rejet de prélèvement, le montant maximal est de 20 euros.
Afin d’éviter de payer ces frais, la solution consiste à mieux gérer son budget en étudiant ses principaux postes de dépenses. Il est préférable de se constituer une épargne de précaution pour faire face aux imprévus. En cas de besoin ponctuel de trésorerie, le mieux est de souscrire un crédit à la consommation, car le taux est moins élevé que celui d’un découvert. Le taux d’un crédit avoisine les 3,5% alors qu’un découvert autorisé est en moyenne à 7%.